Hier

« À Bruxelles, dans les années nonante, nous skations deux bowls en béton construits par la ville aux Brigittines. Un jour, parce que’ils ne répondaient plus aux normes de sécurité, la ville a enterrés ces bowls, sans autre projet… Les skateurs n’avaient plus rien !

C’est pour protester contre cette perte qu’est né le collectif Brusk, en 2001. Notre première victoire a été d’obtenir un budget pour construire un nouveau petit skatepark en partenariat avec Recyclart. Mais il n’avait pas de courbe et nous avons rapidement voulu quelque chose de plus moderne.

Nous nous sommes alors intéressés à l’espace situé en face de la Maison de repos Aux Ursulines : un tout petit parc sans arbres, peu fréquenté, qui appartenait à l’IBGE. Avec leur appui, une étude de faisabilité a été menée afin de creuser le bowl qui existe actuellement. Cela a été un long combat car la SNCB a revendiqué la propriété du terrain, mettant à mal la réalisation du projet. L’IBGE s’est vivement battue à nos côtés pour obtenir gain de cause. Nous avons travaillé avec Lescaut pour le construire. L’asbl Skateboarders est née en 2003 pour terminer le projet. »

Vincent Cremer, Président

Aujourd’hui

Aujourd’hui, le square des Ursulines n’est pas un skatepark à part entière, c’est un square public ouvert à la pratique du skate, du BMX, du roller, etc.

Nous sommes attachés à cette particularité qui fait de ce square un espace où différents usagers de la ville se rencontrent, où différentes générations et cultures sont amenées à cohabiter et à se mélanger.

Ainsi, nous sommes très attentifs à maintenir cette coexistence harmonieuse au sein du square : l’enjeu pour nous est de permettre une appropriation positive de l’espace.

Demain

Le challenge actuel de notre association est de créer un skatepark indoor sur Bruxelles. Nous souhaitons que la capitale européenne se dote de structures permanentes couvertes afin de permettre une pratique régulière et une initiation continue du skate ainsi qu’une progression technique de certains pour se mettre au niveau européen et mondial.

Avec le même enthousiasme, nous soutenons toutes les collaborations avec les instances communales et régionales qui développent, dans les espaces publiques, des structures ouvertes de qualité.

Présentation de l'ASBL

L’asbl Skateboarders réunit des skateurs de Bruxelles et oeuvre afin de promouvoir l’intérêt du skate dans la capitale européenne.

Notre équipe de skateurs-animateurs propose des initiations gratuites pour les jeunes pendant 6 mois de l’année sur le square des Ursulines, Place Morichar et occasionnellement dans d’autres lieux de la Région de Bruxelles-Capitale.

Pour cela, nous bénéficions du soutien de l’IBGE et de la COCOF. Nous projetons dans un futur proche organiser des stages d’été afin d’emmener les jeunes à la découverte des divers lieux de skate en Belgique.

Tantôt valorisée, tantôt discrète, la pratique du skate a traversé les années. Plus qu’une pratique, le skate se veut un mode de vie. Il influence les relations sociales, la mode, les pratiques économiques, etc.

« Pour progresser, le skate demander énormément de rigueur et d’obstination. Le skate fait appel à tout le corps, mobilise les sens. Il faut apprendre à contrôler sa vitesse devant un obstacle ou une courbe, savoir si on part à droite, si on va lever ses jambes au-dessus de ses épaules, etc. C’est donc beaucoup d’anticipation, c’est aussi beaucoup d’essais non réussis. »

« Sur le skatepark que je fréquente tous les jours, il y a finalement un nombre incroyable de nationalités et de niveaux sociaux très différents ; des enfants du quartier jusqu’à ceux qui ont leurs parents à la Commission Européenne. Tous ces adolescents s’entendent parfaitement, se comprennent, s’entraident, se motivent et c’est très impressionnant. »

« Pour moi, la place des Ursulines, ce n’est pas un skatepark, c’est une place publique qui inclut la possibilité de faire du skate, du patin, mais ça reste une place publique. »

« La pratique du skate induit un rapport différent avec son environnement. Cette attention accrue aiguise le regard, envisage la réalité avec d’autres filtres. Le skateur pose sur la ville un regard que n’a pas le commun des mortels : il voit exactement tout ce qui peut être pratiqué. »

« Grâce aux initiations données par notre association, les parents viennent. Ils voient comment on travaille et ils adoptent déjà une autre vision du skateur. Ils voient que ce n’est pas que des jeunes sauvages qui foncent sur tout ce qui bouge. »